« Nous avons le droit et le devoir de le [le conte] transformer, comme les générations qui suivront auront le droit et le devoir de transformer ce que nous leur transmettrons. » La conteuse dans La Reine Aux Mains d’Argent

Les contes de fées n’ont pas toujours été figés sur papier : les réexplorer permet de les faire vivre. Cette réécriture est l’occasion pour moi de questionner la culture patriarcale dominante. Dans la plupart des contes et mythes, les personnages féminins sont au mieux passifs, au pire violentés. Les reprises qui en sont faites par la culture populaire ne sont pas exemptes de ces travers, et j’ai envie de mettre au cœur de ces histoires des femmes qui agissent et vivent.

La Reine aux Mains d’Argent est donc la réécriture d’un conte des frères Grimm, La Jeune Fille Sans Mains. Le conte originel narre l’histoire d’une jeune fille victime des manipulations du diable et de la passivité d’un père ignorant. La version de la compagnie Faste et Furieuse propose de suivre les aventures d’une héroïne active, qui agit pour trouver son chemin, surmonter les obstacles qu’elle rencontre et découvrir la richesse qui sommeille en elle.

Pour passer du conte à la scène, j’ai décidé de mêler moments contés et moments joués. Cela permet de prendre du recul sur l’action, de se questionner, mais aussi d’entrer en empathie avec la jeune fille et de vivre ses aventures avec elle. C’est aussi une façon pour le public de mesurer les différentes transformations de la jeune fille, car en tant que personnage entier et complexe, elle évolue et grandit sans cesse.

Le 29 mai 2024,

Inès Chassagneux